Grand débat : Comment la langue s'échappe ?
Rencontre (conférence, lecture, dédicace)
Explorons ensemble la manière dont le langage opère régulièrement des bifurcations, par l’usage, échappant parfois aux normes établies !
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Samedi 11 octobre 2025
14h30 -
Tarifs
Gratuit, sur réservation
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À noter
Salle Chêne
Placement libre et assis
Durée : 1h
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Devons-nous la rattraper à tout prix ?
À l’occasion de cette journée consacrée aux langues qui s’échappent, la Cité accueille une psychanalyste, une orthophoniste, une chercheuse et une linguiste pour explorer la manière dont le langage et la langue opèrent régulièrement des bifurcations, par l’usage.
Les lapsus, la dyslexie ou encore la pratique de l’écriture automatique chez les surréalistes sont autant de manières, volontaires ou involontaires, qu’a la langue de divaguer, de sortir d’une norme incarnée, entre autres, par la grammaire.
Comment la langue s’échappe ? Par quels mécanismes ? Faut-il la rattraper, la corriger à tout prix ? Quel est le sens de certaines échappées de la langue ? Autant de questions qu’une multitude de points de vue, de la psychanalyse à l’histoire de l’art en passant par les neurosciences, permettra de considérer.
Avec Anne Abeillé (universitaire, professeurs de linguistique et membre du collectif des linguistes atterré(e)s), Raphaëlle Herout (docteure en langues et littératures françaises) et Élisabeth Roudinesco (universitaire, historienne et psychanalyste).
Modéré par Lola Tobelem.
À propos des intervenants
Ancienne élève de l’École normale supérieure, agrégée de lettres modernes, professeure de linguistique à l’Université Paris Cité, médaille d’argent du CNRS, Anne Abeillé a codirigé La Grande Grammaire du français (Actes Sud, 2021) et publié récemment Le français va très bien, merci (Tract Gallimard, 2023). Elle est également membre honoraire de l’Institut universitaire de France, de la Société de Linguistique de Paris et de l’Academia Europaea. Depuis 2021, elle dirige la Linguistics Graduate school.
Elisabeth Roudinesco est universitaire, docteur ès lettres et historienne (HDR, 1991), et a été chercheuse associée au département d’histoire de l’Université de Paris VII où elle a dirigé des thèses pendant vingt ans. Son séminaire sur l’histoire de la psychanalyse a été ensuite rattaché au département d’histoire de l’Ecole normale supérieure (ENS) entre 2010 et 2024. Elisabeth Roudinesco a été membre de l’Ecole freudienne de Paris (1969-1981) où elle a reçu une formation psychanalytique. Elle a publié des dizaines d’articles, de conférences (délivrées en France et à l’étranger), ainsi qu’une vingtaine d’ouvrages traduits dans le monde entier (en 25 langues). Parmi eux, une Histoire de la psychanalyse en France (2.vol, 1982-1986) une biographie de Jacques Lacan (1 vol, 1993), un Dictionnaire de la psychanalyse en coll. avec Michel Plon, un dialogue avec Jacques Derrida, De quoi demain, (Fayard/Galilée, 2001), Sigmund Freud en son temps et dans le nôtre, (Seuil, 2014), Dictionnaire amoureux de la psychanalyse, (2017, Plon/Seuil, 2017) Soi-même comme un roi (Seuil, 2021). Elle est présidente de la Société internationale d’histoire de la psychiatrie et de la psychanalyse (SIHPP), depuis 2007, chroniqueuse au Monde des livres depuis 1996, membre du comité scientifique de la revue History of Psychiatry, de la revue Cliniques méditerranéennes, depuis 2003. Actuellement, elle est vice-présidente et co-fondatrice avec Olivier Bétourné de l’Institut histoire et Lumières de la pensée créé en 2021.
Enseignante à l’université de Rennes, Raphaëlle Hérout travaille sur l’imaginaire linguistique et la représentation des langues chez des auteurs et autrices du XXe et XXIe siècle. Après une thèse consacrée à l’imaginaire linguistique du surréalisme, ses travaux portent sur la question des normes langagières et sur la vocation émancipatrice de la langue poétique. Raphaëlle Hérout a publié Surréalisme : résister, réinventer la langue aux éditions Otrante en 2021 : Et si la possibilité de « changer la vie » ou « transformer le monde », selon les mots d’ordre de Marx et de Rimbaud, passait d’abord et avant tout par une nouvelle façon de dire le monde ? Tel était le pari des surréalistes qui, en initiant une révolution culturelle, ont fait du langage l’arme première pour instituer un nouveau rapport au monde.