Répétition ouverte : « Printemps », de Nicolas Kerszenbaum

Synopsis

Mars 2025, Conty, le Sud d’Amiens.

Chiora, 17 ans, en première, tente d'enregistrer ce qu'on lui enseigne, lestée du handicap qui est le sien : depuis la disparition de son père, depuis que sa mère Hyam l’élève seule, elle ne se souvient d'aucun de ses après-midis. Passé 13h00, c'est le trou noir.

Et peu à peu, Chiora réalise : elle n'est pas celle qu’elle croit être. Chiora n'est pas réelle. Chiora est la fiction d'un homme qu’elle croise parfois. D'un homme, Orion, qui marche tous les matins, ornithologue de profession, qui arpente la région à la recherche d’un couple d'oiseaux égarés dont il a la surveillance. D’un homme esseulé, qui, du fond de son isolement, s'invente une fille, et cette fille est Chiora. Alors, une lame à la main, Chiora décide de quitter son cours, de partir de Conty, et de retrouver son créateur pour le tuer.

Printemps est un tableau de la Picardie d'aujourd'hui, de ses villes, villages, champs, paysages passés sous les radars, où se tresse la relation distante entre deux êtres, un père, une fille, sans qu'on ne sache jamais à quelle ligne de réalité chacun appartient. Et entre les deux, qui lie ces deux figures, s'active Hyam, la mère (peut-être) de Chiora. L’ex (peut-être) d’Orion.

Distribution

Texte et Mise en scène : Nicolas Kerszenbaum

Avec : Marion Bottellier, Nicolas Gonzales, Miya Pechillon

Création musicale : Guillaume Léglise

Création lumière : Pierre Daubigny

Scénographie : Carlo Biggiogero, Claire Legal

Inventant un protocole pour chaque projet, la compagnie franchement, tu prend note des relations sociales et culturelles auxquelles elle assiste. A partir de ces observations, elle écrit des fictions qui intègrent des éléments surnaturels, puis les met en scène. La compagnie travaille ainsi à agencer différents niveaux de réalité : la saisie documentaire du tangible, mais aussi les souvenirs et leurs déformations, les attentes et leurs impatiences, les fantômes, les mythes. Elle tresse ce qui s’imbrique organiquement dans notre expérience d’êtres vivants : à la fois les événements que nous vivons et les histoires que nous nous racontons, l’un et l’autre s’enrichissant à chaque seconde.

En ce qui concerne les textes qu’elle produit, la compagnie s'inspire du réalisme magique de Jorge Luis Borges et de Gabriel Garcia Marquez (où des événements fantastiques que personne ne questionne surgissent dans une réalité banale), des écrits de Salman Rushdie (pour la magie et l'irrévérence qui racontent l'Histoire), des romans de Thomas Pynchon, de Richard Powers et Philip K. Dick (pour le foisonnement narratif), de la fantasy d'Ursula Le Guin (pour la banalité des mondes fantastiques), les comics anglais et américains des années 90 (Neil Gaiman, Chris Claremont, Alan Moore).

Pour ses mises en scène, la compagnie développe le travail qu’elle entreprend pour l’écriture des pièces, et creuse les allers-retours entre différents niveaux de réalité et de points de vue : recours à des dialogues banals, moments de flottaison purement plastiques, monologues distanciés, didascalies incarnées par les personnages, plages musicales, chansons.

La compagnie travaille le théâtre comme un lieu d’illusion assumée qui met à jour des vérités. En poussant le théâtre dans ses retranchements (par des dispositifs radicaux en termes de longueur, de lieu, de rapport aux spectateur.trice.s), la compagnie cherche à interroger les différentes couches de réalités, visibles comme invisibles, qui nous construisent.

La compagnie franchement, tu est conventionnée DRAC Hauts de France, Région Hauts- de- France, Département de la Somme.

La compagnie franchement, tu est en Résidence de territoire au sein de la Métropole d’ Amiens.