Les résidents du moment
Découvrez les artistes accueillis en résidence à la Cité au mois d’avril !
31 mars 2025
La Cité internationale de la langue française est un lieu dédié à la promotion et à la célébration de la langue et des cultures francophones. À travers son programme de résidences artistiques et de recherche scientifique, la Cité s’engage auprès des artistes et chercheurs en leur offrant un espace d'exploration, de création et de rencontre avec les publics.
En savoir plus sur ces programmes sur la page dédiée aux résidences à la Cité.
En résidence au mois d'avril
Écriture théâtrale | David Wahl « L’Homme-Poisson »
En résidence du 30 mars au 6 avril 2025
Serions-nous encore un peu poisson ? Certes, nous ne respirons plus sous l’eau, mais c’est à l’Océan et au cycle de l’eau que nous devons notre souffle, une inspiration sur deux même, puisque 50% de l’oxygène de notre planète y est produit.
Notre intimité secrète se révèle encore davantage à plonger dans nos profondeurs intimes. Sous notre peau, 45 litres d’eau étonnement salée baignent nos organes. Nous pleurons, nous transpirons de l’eau saumâtre. Similaire à celle, dit-on, des estuaires et autres marais salants dans lesquels vivaient nos lointains ancêtres, pourvus de branchies.
Aux sources de chacune de nos existences, se tient encore ce petit fœtus aux doigts palmés, plus nageoires que mains nageant dans l’amnios de nos mères, sorte de petites mers portatives qui reproduisent les conditions de ce milieu aquatique qui jadis porta nos aïeux.
Écriture théâtrale | Marion Aubert « Les Gaulois »
En résidence du 30 mars au 6 avril 2025
Je ne travaille pas sur les Gaulois. Je travaille avec les Gaulois. Avec un barde pendu dans un coin de la case. La pièce a la forme d’une Gaule qui n’a jamais la même forme. Où ça se passe ? En Gaule. En Gaule qui va jusqu’en Turquie. La pièce se passe dans le pur présent du théâtre. Le présent le plus impur. La pièce est irrégulière C’est une pièce en train de muer. Jacques et Aube ne sont pas les seuls habitants de cette pièce. Ils ont des Romains qui les menacent. Ils partagent l’espace avec Nicky (une chienne robot). Jacques et Aube n’ont rien à voir avec des BD. « On n’est pas des BD ! ». Ils ont mal pour de vrai. Ils peuvent vieillir et mourir. Ils sont en train de disparaître. C’est une pièce sur les choses enfouies, et les crânes ouverts.
↘ Création du spectacle en octobre 2026 à la Cité
Humour | Gaëlle Bien-Aimé et David Duverseau (Haïti) « Pays Sucré »
En résidence du mardi 1er au samedi 12 avril 2025, puis du lundi 5 mai au dimanche 11 mai 2025
De retour en résidence à la Cité, Gaëlle Bien-Aimé crée "Pays sucré", une œuvre humoristique, politique et historique sur Haïti. Remarquant qu'un Français sur deux ignore où se trouve Haïti, elle s'interroge sur l'amnésie nationale française concernant la révolution haïtienne de 1791 et explore les inégalités et la corruption actuelles en Haïti, similaires aux luttes de classe coloniales.
Musique | VIRUS « Soliloque »
En résidence du lundi 7 au samedi 12 avril 2025
« Soliloque, » se veut une création in situ pour une date unique et singulière, imprégnée du climat ambiant, passé et présent. Un temps d’immersion permettant, tantôt la rencontre d’un auteur local, tantôt une adaptation cousue sur mesure. Ici, Vîrus s’installe et s’inspire de la Cité, des mots qui y circulent depuis que François 1er s’y est établit et qu’Alexandre Dumas y est passé, faisant résonner sa prose mordante et ses rimes rythmées au cœur des murs, dans le petit écrin de la chapelle.
À la frontière du rap, du concert littéraire et de la poésie performée, il entremêle ses propres écrits à ceux de poètes et poétesses rencontrés au fil de ses pérégrinations (Georges Arnaud, Arthur Cravan, Lil Boël, Jules Mousseron…). Avec son timbre doux-amer et sa diction-cadence bien à lui, Vîrus se fait le passeur d’œuvres souvent méconnues, écho et miroir moderne d’un édifice poétique esseulé de la littérature française. Alors on se laisse aller d’un vers à l’autre au flow rapoétique inimitable de Vîrus.
↘ Concert le samedi 12 avril 2025 à 19h dans la Chapelle de la Cité
Écriture | Soukaina Habiballah (Maroc) « Sous_Kaina »
En résidence du lundi 14 avril au dimanche 4 mai 2025
Dans le cadre de la résidence Livres des deux rives, organisée avec l’Institut Français
« Sous_Kaina » est le sixième recueil poétique et deuxième texte de performance de l’autrice. Il explore l'histoire des noms des femmes au Maroc et leur signification profonde à travers un prisme personnel et collectif.
« [Mon père] a choisi pour moi un nom, "Elbatoul", qui signifie "elle sera vierge jusqu'à sa mort". Après une grande bataille, ma mère l'a persuadé de changer le nom en "Sakina", qui signifie en arabe "paix, quiétude". Mais, lors de l'enregistrement, parce que ce n'est pas la mère qui a le droit de le faire, il a changé le nom en "Soukaina", une minimisation de “Sakina” en "toute petite quiétude". Pour s'assurer que cela soit prononcé ainsi, il a insisté pour ajouter une lettre « و » une erreur phonologique, car selon lui, une femme ne doit pas avoir une grande paix sinon elle serait ruinée. »
↘ Café-lecture suivi d’un échange le samedi 3 mai à 11h
Écriture | Marie Tawk (Liban) « Voiles sur l’asphalte »
En résidence du lundi 21 avril au dimanche 18 mai 2025
Dans le cadre de la résidence Livres des deux rives, organisée avec l’Institut Français
Durant son temps de résidence à la Cité, Marie Tawk a pour projet de transformer sa nouvelle, éditée dans « Beyrouth Noir » et écrite en arabe sous le même titre « Voiles sur l’asphalte », en un roman en arabe. Ce temps d’écriture permettra de développer l’histoire, en explorant davantage l’intrigue et ses personnages, assoiffés de liberté, d’amour et en quête de sens dans leur vie fragmentée, des personnages déçus dans leur recherche amoureuse et existentielle, dans un pays meurtri par la guerre.
Écriture | Erroce Yanclo (Egypte/Bénin) « Asuka ou l’enquête interdite »
En résidence du lundi 21 avril au dimanche 18 mai 2025
Dans le cadre de la résidence Livres des deux rives, organisée avec l’Institut Français
« Asuka ou l’enquête interdite » commence par une fugue : la princesse s’échappe du palais. Dans sa fuite, elle doit naviguer à travers des territoires imprégnés de mysticisme et de traditions occultes. Une enquête policière est lancée pour découvrir la vérité. Le tenace détective l’inspecteur Têki, confronté aux tabous et aux dangers de l'occultisme, suit une piste qui le mène au cœur des réalités cachées de la société royale et des forces qui y opèrent.
↘ Café-lecture suivi d’un échange le samedi 3 mai à 11h
Bande-dessinée | Alice Chemama
En résidence du mardi 22 avril au dimanche 4 mai 2025
À l’occasion de la publication de son troisième roman graphique, « Grizzly Jam », le 7 mars 2025, Alice Chemama entre en résidence à la Cité pour faire des recherches pour ses futurs projets, rencontrer d’autres résidents, échanger avec le public de la Cité.
↘ Atelier d’illustration le samedi 26 avril 2025 suivi d’une dédicace de « Grizzly Jam »
Écriture théâtrale | Serge Wolfsperger « Le pays des pères »
En résidence du 28 avril au 17 mai 2025
Le Pays des pères est une autofiction inspirée des rapports qu’a eus Serge Wolfsperger, co-auteur de la pièce et né d’un géniteur inconnu, avec ceux qu’il a successivement crus être ses pères biologiques.
De l’est de la France ou les blessures des fractures identitaires sont encore vives, jusqu’en Algérie, la pièce sous forme de quête du père traverse différents territoires gangrénés par la montée d’un extrémisme obsédé par les migrations et la rancoeur de l’abandon, et interroge la notion de « patrie » à l’étymologie plus que jamais lourde de sens.
Benoit décide d’entreprendre un voyage à la recherche de son père disparu. Les traces le mènent en Algérie. Il comprend que sa quête du Pays des pères passe par l’histoire de sa mère. C’est à travers le regard de sa mère que Benoit trouve son père Algérien, et s’il ne le retrouve pas physiquement, il percevra son âme et son esprit en toute chose, comme les voix d’un poète : l’âme d’une certaine Algérie, d’un pays. On cherche un père inconnu, et on trouve une mère, qui a aimé un homme qui l’a transformée et libérée.
© Katia Quéméré
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Avren
Alex Vettoletti
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© Tony Trichanh