La Cité internationale de la langue française accueille les résidences "Livres des deux rives"
La Cité internationale de la langue française accueille huit autrices et auteurs installés en Algérie, en Égypte, au Liban, au Maroc et en Tunisie, pour une résidence d'écriture.
24 février 2025
Découvrez le programme Livres des deux rives
Livres des deux rives invite huit autrices et auteurs installés en Algérie, en Égypte, au Liban, au Maroc et en Tunisie, en résidence d’écriture à la Cité internationale de la langue française pendant un mois entre mars 2025 et février 2026.
Financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, piloté par l’Institut français, ce programme issu du Sommet des deux rives de 2019 vise à soutenir le dialogue entre les sociétés civiles des rives nord et sud de la Méditerranée par des actions de coopération autour du livre.
Les lauréats de ce programme de résidence sont : Rania Berrada (Maroc), Marie Tawk (Liban), Soukaina Habiballah (Maroc), Erroce Yanclo (Égypte), Mustapha Benfodil (Algérie), Dhia Bousselmi (Tunisie), Ahmed El Falah (Maroc) et Ralph Doumit (Liban).
Les résidents partageront leurs textes et échangeront avec le public durant des ateliers en milieu scolaire, et lors de moments de lecture. Deux cafés-lectures sont déjà annoncés à la Cité :
Le samedi 3 mai à 11h : Café-lecture avec Soukaina Habiballah et Erroce Yanclo
Le samedi 28 juin à 19h : Lecture dansée et bilingue avec Dhia Bousselmi
Les autrices et auteurs en résidence
Rania Berrada (Maroc) | En résidence du lundi 3 mars au dimanche 6 avril
Projet d’écriture : « Histoire de la frustration »
« Histoire de la frustration » est une fiction inspirée d’un fait divers : durant l’été 2015, deux brillants étudiants marocains au parcours exemplaire ont tué une amie commune, à Toulouse, et ont ensuite tenté de dissoudre son corps dans l’acide. Cette affaire, en plus d’être profondément enracinée des deux côtés de la Méditerranée, est traversée de bout en bout par un thème qui était déjà au centre du précédent roman de l’autrice : la frustration, l’empêchement.
Née en 1993 à Rabat, Rania Berrada est journaliste et écrivaine. Formée à la Sorbonne, au CELSA et à la City University of New York, elle a notamment collaboré au Huffington Post Maghreb et à RFI, et a été rédactrice en chef de Brut Maroc. Dans son premier roman Najat ou la survie paru en 2023 aux éditions Belfond, elle brosse le portrait d’une femme marocaine aux prises avec le chômage dans son pays, l’autoritarisme de sa famille et l’exil en France.
Marie Tawk (Liban) | En résidence du lundi 21 avril au dimanche 18 mai 2025
Projet d’écriture : « Voiles sur l’asphalte »
Durant son temps de résidence à la Cité, Marie Tawk a pour projet de transformer sa nouvelle, éditée dans « Beyrouth Noir » et écrite en arabe sous le même titre « Voiles sur l’asphalte », en un roman en arabe. Ce temps d’écriture permettra de développer l’histoire, en explorant davantage l’intrigue et ses personnages, assoiffés de liberté, d’amour et en quête de sens dans leur vie fragmentée, des personnages déçus dans leur recherche amoureuse et existentielle, dans un pays meurtri par la guerre.
Marie Tawk est née au Liban en 1963. Aujourd’hui, elle vit et travaille à Byblos, près de Beyrouth. Traductrice avant tout - elle a traduit en arabe plus de 45 romans, essais, scénarios et pièces de théâtre de la littérature française - elle est aussi écrivaine, et ses nouvelles et articles ont été publiés dans plusieurs journaux arabes. La nouvelle « Voiles sur l’asphalte » a été publiée dans le cadre d’une anthologie intitulée « Beyrouth Noir », dans laquelle l’écrivaine Imane Humaydane a rassemblé autour d’elle quinze écrivains mettant en scène la capitale libanaise, avec la guerre civile (1975-1990) pour toile de fond.
Soukaina Habiballah (Maroc) | En résidence du lundi 21 avril au dimanche 18 mai 2025
Projet d’écriture : « Sous_Kaina »
« Sous_Kaina » est le sixième recueil poétique et deuxième texte de performance de l’autrice. Il explore l'histoire des noms des femmes au Maroc et leur signification profonde à travers un prisme personnel et collectif. « [Mon père] a choisi pour moi un nom, "Elbatoul", qui signifie "elle sera vierge jusqu'à sa mort". Après une grande bataille, ma mère l'a persuadé de changer le nom en "Sakina", qui signifie en arabe "paix, quiétude". Mais, lors de l'enregistrement, parce que ce n'est pas la mère qui a le droit de le faire, il a changé le nom en "Soukaina", une minimisation de “Sakina” en "toute petite quiétude". Pour s'assurer que cela soit prononcé ainsi, il a insisté pour ajouter une lettre « و » une erreur phonologique, car selon lui, une femme ne doit pas avoir une grande paix sinon elle serait ruinée. »
Soukaina Habiballah, née en 1989 à Casablanca, est une romancière, poétesse et performeuse marocaine. Lauréate de plusieurs prix, dont le Buland Al-Haidari (2015) et le Floating Voices (2019), elle a publié recueils de poésie, roman, nouvelles et littérature jeunesse. Co-directrice du projet Shaeirat, elle a joué sa pièce "Nini Ya Momo" dans plusieurs festivals internationaux. Ses écrits, traduits en douze langues, l’ont menée à de nombreux événements littéraires au Maroc, en Europe, aux États-Unis et au Moyen-Orient.
Erroce Yanclo (Egypte/Bénin) | En résidence du lundi 21 avril au dimanche 18 mai 2025
Projet d’écriture : « Asuka ou l’enquête interdite »
« Asuka ou l’enquête interdite » commence par un acte de violence inouïe : la princesse, victime d'un viol incestueux perpétré par le roi, son propre père, fuit le palais. Dans sa fuite, elle doit naviguer à travers des territoires imprégnés de mysticisme et de traditions occultes. Une enquête policière est lancée pour découvrir la vérité. Le tenace détective l’inspecteur Têki, confronté aux tabous et aux dangers de l'occultisme, suit une piste qui le mène au cœur des réalités cachées de la société royale et des forces qui y opèrent secrets royaux.
Erroce Ezéchiel Ekundayo YANCLO est spécialiste en Management de projets et écrivain de nationalité béninoise. Il poursuit actuellement un Master en Développement, spécialité Gestion Globale des Risques et des Crises à l'Université Senghor à Alexandrie en Égypte. Très tôt familiarisé à la réalité du développement social et communautaire, il s’est porté vers les projets de développement, avec une prédilection pour les couches défavorisées. Il s’engage pour une carrière dans l’humanitaire. Ses différents parcours professionnels dans diverses localités du Bénin le définissent comme un acteur social qui prône activement les changements sociocommunautaires. Auteur, il se sert de sa plume comme un outil incontestable de développement.
Dhia Bousselmi (Tunisie) | En résidence du lundi 16 juin au dimanche 20 juillet 2025
Projet d’écriture : Molière... en Tunisien ? / مُوليار... مُوش متاعنَا؟
Après L’Étranger d'Albert Camus et Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry, Dhia Bousselmi entre en résidence à la Cité pour traduire cinq pièces de Molière vers le dialecte tunisien : Le Tartuffe, L’Avare, Le Malade Imaginaire, Le Misanthrope et Les Femmes Savantes.
Dhia Bousselmi (1992) est journaliste, écrivain et traducteur. En 2016 paraît son premier recueil de poésie Seul contre le mur (Editions Moment, Londres), suivi en 2018 de son deuxième recueil Mille et spectres pour la mort (Editions Pop Libris, Tunis). En Novembre 2023, toujours chez Pop Libris, paraît Sur le chemin de Ali Douagi, son essai sur les mouvements littéraires en Tunisie durant les années 1930. En tant que traducteur, il a traduit vers l’arabe le recueil de poésie de Souad Labbize, Enfiler la chemise de l'aïeule (Editions Des Lisières, 2021). En dialecte tunisien, il a traduit L’Etranger d'Albert Camus (Cérès éditions 2018) et Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry (Pop Libris, 2020). Dhia a eu plusieurs prix : Meilleur journaliste en action en 2016 / catégorie BLOG , Prix de la fondation Romabourg en 2018, Prix Hedhi Bélagh de la traduction en 2019, Prix Lina Ben Mhenni pour la liberté d'expression en 2021, The creative and critical writings grant en 2022 et en 2024.
Mustapha Benfodil (Algérie) | En résidence du lundi 15 septembre au dimanche 19 octobre 2025
Projet d’écriture : Bus 54
Les nouvelles qui composent le recueil Bus 54 sont des nouvelles « urbaines ». Dans la diversité de leurs sujets et de leurs histoires, elles traduisent chacune un pan de la vie sociale à Alger et racontent quelque chose du quotidien algérois, tantôt avec réalisme, tantôt avec un brin de fantastique et de fantaisie. Ses nouvelles exploreront l’histoire des déambulations urbaines d’un père et de sa fille de 6 ans, d’une jeune cinéaste qui s’empare d’un sujet tabou, d’un jeune garçon timide au point de devenir invisible, et d’une âme errante qui attend indéfiniment une place libre dans un cimetière comme on attend une place qui se libère dans un parking bondé à Bab El Oued.
Né en 1968 en Algérie, Mustapha Benfodil est romancier, poète, dramaturge et journaliste. Il vit et travaille à Alger. Il a publié une dizaine de livres dont cinq romans parus aux éditions Barzakh, en Algérie : Zarta/Le déserteur (2000); Les Bavardages du Seul (2003), Archéologie du chaos [amoureux] (2007), Body Writing/Vie et mort de Karim Fatimi, écrivain (2018, réédité chez Macula à Paris en 2019 sous le titre Alger, journal intense) et Terminus Babel, publié en coédition par Barzakh et Macula (2023). Mustapha Benfodil est également l’auteur de plusieurs pièces de théâtre, créées principalement en France dont Clandestinopolis (2006), Les Borgnes (2010) ; Le Point de vue de la mort (2013) ou encore Fièvres (2020). En 2008, il a été lauréat du prix international Omar Ourtilane du meilleur journaliste en Algérie décerné par le quotidien El Khabar. En 2020, il a reçu le Prix Mohammed Dib pour son roman Body Writing.
Ahmed El Falah (Maroc) | En résidence du lundi 15 septembre au dimanche 19 octobre 2025
« Quand le chef de gouvernement a annoncé l’organisation de la première foire aux enfants, mes parents ont décidé de m’y emmener… » Un enfant de douze ans raconte ses tentatives de survie dans un pays où les violences à l’encontre des enfants viennent d’être légalisées. Gardé captif dans les cages de la « Ménagerie », privé de tout repère, il tente de survivre à n’importe quel prix. Réussira-t-il à trouver une place dans ce nouveau monde où la loi et la morale se mettent au service de la barbarie ?
Fort d’une formation au cours Florent à Paris en 2019, comédien, metteur en scène et auteur, Ahmed El Falah a fondé le Collectif Rassif en 2021. Si Rassif a été conçu dans ses rêves de confinement, il ne ménage aucun effort pour le faire exister dans la réalité culturelle Marocaine et au-delà des frontières. L’aventure de la compagnie repose sur sa capacité à briser les codes et défier les conventions pour atterrir toujours où on ne l’attend pas, et à ouvrir les portes à celle.eux qui veulent le suivre.
Ralph Doumit (Liban) | En résidence du lundi 16 février au dimanche 22 mars 2026
Projet d’écriture : « Les aventures d’Otto / Tome 2 : Le dernier oiseau-éléphant »
Lorsqu’il était enfant, ses parents racontaient à Otto l’histoire des Oiseaux-Éléphants qui vivaient dans la région du Pays Chaud il y a longtemps. Les oiseaux-éléphant, lui disait-on, ont disparu depuis belle lurette. Le souvenir lointain de leur existence le fascinait. Il rêvait de ces êtres à la fois proches de lui (ce sont des oiseaux) mais si différents (ils sont de très grande taille). Il les dessinait souvent.
Or un jour, lors de ses jeux d’enfants avec ses amis du pays chaud, il avait lancé une bouteille à la mer contenant un dessin qu’il avait fait, représentant l’un de ces oiseaux-éléphants. Aujourd’hui, et alors qu’il est installé en ville, qu’il a noué un lien fort avec Ivika, suite aux péripéties du Tome 1, il reçoit une lettre de ses amis du Pays Chaud. Ces derniers lui apprennent que, des années plus tard, ils ont retrouvé, revenue sur la plage, la bouteille qu’il avait jetée à la mer dans leur enfance. Ils lui annoncent que son dessin y est encore mais qu’il est complété ! Autour du personnage d’oiseau-éléphant qu’il avait dessiné, est désormais ajouté un décor : de la végétation et un massif montagneux dont la forme très reconnaissable ne trompe pas. Il s’agit d’une représentation d’une île, située au large du pays chaud.
Otto en est certain : quelqu’un essaye de le guider sur cette île sur les traces des oiseaux-éléphants. Et si les oiseaux-éléphants existaient toujours et que c’était justement l’un d’eux qui lui indiquait où le trouver ?
Ralph Doumit est un auteur et illustrateur franco-libanais, né en 1985 et résidant au Liban. Il est titulaire en 2009 d’un master en Illustration et Bande dessinée de l’Académie Libanaise des Beaux-Arts où il enseigne l’Histoire de la bande dessinée depuis 2010 et jusqu’à ce jour. Il a publié plusieurs romans et albums illustrés au Liban, notamment Le trèfle et les quatre royaumes (ed.Samir Éditeur) ou en France (Poisson amoureux, ed.Hong Fei). En 2022 sort le roman Que fait-on quand il pleut ? aux éditions hélium. Un second roman, chez le même éditeur, paraitra fin août 2024 : Pauline et Marco. Ralph Doumit est également journaliste culturel pour le mensuel libanais l’Orient Littéraire et commissaire d’expositions tournant autour du monde de l’illustration et de la bande dessinée.
En partenariat avec l'Institut Français
L’Institut français est l’établissement public chargé de mettre en œuvre la politique culturelle extérieure de la France sous l’égide du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et du ministère de la Culture.
Ses missions sont le soutien et l'animation du réseau de coopération et d’action culturelle français à l’étranger ; l’accompagnement des créateurs et créatrices et des industries culturelles et créatives françaises dans leur développement à l’échelle internationale ; le renforcement du dialogue entre les cultures et les sociétés ; et enfin la promotion de la langue française et du plurilinguisme.